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Libération

Un gros bonnet des poitrines moulées

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publié le 15 octobre 2003 à 1h23

On ne coud plus, on n'assemble plus, on moule. Déjà trois grandes marques ont affiché leur intérêt pour le prototype d'un soutien-gorge à base de silicone inventé par un Nordiste. Il suffit de fermer le moule, d'injecter du silicone liquide et de chauffer à 150 degrés pour obtenir un soutif au toucher très doux. L'opération n'exige qu'une vingtaine de secondes. Record imbattable, quand la méthode classique demande l'assemblage d'au minimum quinze pièces. Et réduction des coûts en vue, mais pas seulement.

Didier Roffidal, ancien ingénieur en génie mécanique, a eu l'idée de mélanger dessous et caoutchouc après avoir tenté de lancer sa propre collection de lingerie. «Je n'avais que des soutiens-gorge à bonnets préformés : j'ai connu des soucis de régularité dans le montage des coques. L'armature ne finissait pas toujours au même niveau et les coques de mousse se sont révélées fragiles.» Un choc, un trop long séjour serré dans une valise, et votre soutien-gorge a perdu sa belle allure. Avec le silicone, pas de souci : écrasez-le, martyrisez-le, il retrouvera sa forme originelle.

Que deviennent alors les ouvrières en bonneterie ? Didier Roffidal prend une mine gênée : le boulot ne peut être confié qu'à une usine de plasturgie. Le prototype a été testé près de Rouen : on n'attend plus que la signature des contrats pour lancer le moule industriel. «Dans un premier temps, mes soutiens-gorge ont fait sourire les ouvriers.» Ils n'ont pas fini de rire. Les «adopteurs précoces» des maison