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Queue de ciné

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UGC Ciné Cité les Halles, vendredi dernier, 19 h 40.
publié le 17 octobre 2003 à 1h25

UGC Ciné Cité les Halles, vendredi dernier, 19 h 40.

D'abord choisir une queue parmi les huit ou dix. Comme en athlétisme, éviter le premier couloir : juste derrière l'escalator, il attire les paresseux, nombreux, qui n'ont pas poussé plus loin leur recherche. Ensuite se déhancher. Déchiffrer. Se rapprocher, pour les plus myopes, des chiffres noirs sur fond bleu. Et entamer les calculs. «Pour Identity, c'est fini.» Un homme en costume sombre, qui souhaite toutes les deux minutes la bienvenue au micro, n'autorise pas le moindre espoir : le film affiche complet trois quarts d'heure à l'avance. Pas grave : on est venu se détendre avec Hollywood Homicide. Les 83 places restantes devraient suffire. Encore que... ça défile vite : 77, 73, 68, 64... Et cette maudite queue qui n'avance pas. En moins de cinq minutes, la petite brune de la file d'à côté vous a mis deux bons mètres dans la vue.

C'est la malédiction du caissier. Nouveau et donc plus lent, trop détendu ou, pire, bavard. Inconscient que pour quelques bons mots échangés avec son collègue, il va vous gâcher votre soirée. Le week-end, le multiplexe se mue en multistress. Un psychodrame mêlant le Boulet et les Nerfs à vif. Mais l'homme n'est pas le seul à blâmer, à étrangler. Les yeux rivés sur l'écran bleu, vos devanciers n'ont tout simplement pas pensé à préparer leur monnaie. D'autres s'y reprennent à deux fois pour taper leur code de carte bancaire ou, pire, hésitent à l'instant décisif de l'annonce du film. Vingt minutes ne