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Libération

Le purgatoire des recalés du permis

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Six mois d'attente pour se représenter : les délais sont redoutables pour le porte-monnaie.
publié le 18 octobre 2003 à 1h26

Cent trente-sept heures de leçons sans pouvoir passer son permis : le cas a valu quatre mois de prison avec sursis au gérant de l'auto-école qui a tenté d'arnaquer sa cliente. C'est un exemple extrême, il n'empêche : l'attente est longue au portillon de la voiture d'examen. Pas pour postuler une première fois, mais pour obtenir une deuxième chance, en cas d'échec. Il faut parfois compter jusqu'à six mois d'attente pour les 47 % de postulants qui n'ont pas réussi du premier coup de volant.

Coup d'essai, coup de traître : pour un créneau raté ou une priorité oubliée, l'erreur se paie cash. Quand il doit attendre six mois avant de se voir offrir une seconde chance, l'aspirant-conducteur n'a pas le choix : s'il veut ne serait-ce que maintenir son niveau, déjà insuffisant, il doit prendre de nouvelles leçons.

Nouveau couac. Dans l'idéal une par semaine, estiment les gérants d'auto-écoles. Une fréquence intenable, vu le coût d'une heure de conduite (environ 30 euros). Pierre, lui, n'a pas lésiné sur la dépense. Après son premier échec, en mars, il a pris 12 heures de leçons supplémentaires dans son auto-école du centre de Paris. Mais 12 heures en six mois, le temps d'obtenir une nouvelle date d'examen. «Il fallait absolument que je l'obtienne pour pouvoir donner mes cours à la fac de droit tard le soir à Melun.» Peine perdue. A 25 ans, Pierre a subi un nouveau couac. «La première fois, j'avais compris. La deuxième, beaucoup moins.» Pierre ne reverra pas ses 366 euros (469 en comptan