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Libération

Une campagne de pub bien torchée

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publié le 22 octobre 2003 à 1h29

Au petit coin. Après deux semaines d'enquête me voilà enfin en train d'extraire une lingette hygiénique humide de sa boîte. Elle arrive collée à trois de ses consoeurs et parfumée «santalum ad cedrus libani». La senteur de synthèse évoque plus un déodorant d'ambiance que des résineux libanais. Mes doigts pèguent. Premier dilemme : comment essuyer de l'humide avec de l'humide ? «Utilise d'abord du papier ! Pour s'essuyer il faut du rugueux, sinon ça glisse», me conseille Marie de derrière la porte. Elle est médecin, j'obtempère et me rabats sur le papier à microgouttelettes de crème, plus sec. «Rien ne vaut un bon bain de siège. Beaucoup de femmes ont des infections vaginales parce qu'elles s'essuient du derrière vers le devant. Profite de ton article pour rappeler les règles d'hygiène», m'ordonne-t-elle. C'est fait.

Plaisir. Mais je suis à la recherche du nouveau plaisir d'être propre. Et reprends donc une autre lingette pour une seconde tentative. Me voilà un peu moins sale. Je me console en lisant sur la notice que, contrairement aux autres lingettes ­ pour les bébés, les vitres, etc.­, «le papier hygiénique humide Renova se détruit facilement dans les systèmes sanitaires traditionnels». Mes WC et l'environnement ne seront pas bouchés. Mais je n'ai pas vraiment trouvé «le plaisir d'être propre».

Tout a commencé avec ce slogan, placardé sur toutes les affiches du métro parisien depuis quinze jours. On y voit une femme de type mannequin tenter d'arracher son slip à un abdomine