Quatre kilos, huit centimètres d'épaisseur, 2 000 pages remplies de fiches biographiques de noms prestigieux ou prétendus tels et cinquante bougies. Le Who's Who in France s'est lancé en 1953 avec 5 000 noms. Ils sont aujourd'hui 20 000. Acteurs de la vie politique ou associative, chefs d'entreprise, universitaires, stars du cinéma ou sportifs : le profil des «in» d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec les «notables» des débuts. Miroir de l'évolution d'une certaine société, «Quiqui» se targue d'être le dictionnaire des gens qui comptent dans la France d'aujourd'hui. Qui comptent peut-être. Qui pèsent sûrement dans les caisses de la maison d'édition : 60 % des heureux élus seront en effet les premiers acheteurs d'un volume dont le prix de vente public est de 490 euros. Certains seraient prêts à vendre père et mère pour figurer dans la sacro-sainte «bible rouge». «On reçoit une demande par semaine, souvent des avocats. Mais, précise sa directrice Eléonore de Dampierre, c'est le comité qui sollicite les personnalités, pas l'inverse.»
De toute façon, entrer dans le Who's Who n'est pas une fin en soi. Encore faut-il y rester. Car, tous les ans, un millier de personnalités décédées, retraitées ou condamnées par la justice disparaissent du dictionnaire au profit d'un millier de nouvelles «personnes remarqua bles». Un jeu de chaises mu sicales qui a permis au dictionnaire de rester le reflet d'une «élite» qui a beaucoup changé au fil des années. «La répartition professionnelle dans