Dioxyde de soufre, gaz carbonique, particules de diesel, voici le menu quotidien d'un cycliste urbain. Non content de se forger des cuissots en acier et des mollets en béton, ce citadin inhale, sans compter, les vapeurs des pots d'échappement en tout genre. Pour ménager ses bronches, les masques antipollution ont fait leur apparition, il y a quelques années. Peu l'ont adopté. Pourquoi ?
Premier bémol : le masque pue. Une fois qu'il a surmonté la honte de passer pour l'héroïne de la Planète des singes, le cycliste urbain doit se forcer à respirer sa propre haleine. Et pour ne pas vomir dans l'effort, autant le dire : il faut stopper sans délai le café au lait, la cigarette, l'oignon, l'ail et les cuites au rhum... Si les filtres à charbon actif capturent les odeurs, ils ne filtrent pas l'air exhalé.
Particules. Second bémol : la réelle efficacité de l'objet. «Il ne faut pas se leurrer, leur action est toute relative», prévient Isabelle Lesens, responsable du congrès biennal Velocity, consacré au vélo dans la ville (1). Avec un masque plaqué sur la moitié du visage, le cycliste respire plus profondément et prend le risque d'absorber plus de particules fines. «Un masque est un compromis acceptable», tempère Gilles Faravel, de chez Res-pro, la société britannique, principal fournisseur en France (2). «En vérité, il protège plus des odeurs que des microparticules de diesel.» Les filtres à charbon actif fixent certains produits chimiques, tandis que les filtres électrostatiques atti