Vous attendez vainement à la station de taxi, l'esprit maussade, et voici qu'un costaud souriant grimpé sur un gros scooter noir rutilant s'arrête à portée. Pas exactement dans la file des taxis, de toute façon vide à ce moment : juste à côté, pour ne pas chatouiller de trop près la mauvaise humeur supposée des chauffeurs. Qui n'auraient rien à y redire : le transport payant en deux-roues n'est pas réglementé en France.
«Vous cherchez un taxi ?», se renseigne sans grand risque Sébastien Boidron, 31 ans, vu que vous poireautez et que son pare-brise est barré d'un logo «Transport Moto Service» (TMS). «Oui», et c'est parti pour un slalom souple et confortable vers un rendez-vous urgent. Et pourquoi pas jusqu'à Marseille ou ailleurs en France (sur devis) ? Tarif de base : 15 euros de prise en charge et 2 euros du kilomètre pour un saut dans Paris intra-muros ; de 65 à 75 euros pour les nababs qui peuvent s'offrir le «forfait aéroport» (Roissy, Orly). Bien sûr, le pilote de l'engin (650 cm3) offre le harnachement complet du motard à son passager d'occasion : casque, gants, combinaison de pluie, rien n'est trop beau pour son confort et sa sécurité. Y compris l'assurance «à titre onéreux», souscrite par le pilote pour son «tiers» passager. «J'en avais marre de faire le chauffeur routier. J'ai monté ma boîte en juin dernier avec l'aide de mon épouse qui tient le standard. J'ai acheté à crédit le seul scooter dont je dispose pour le moment», explique Sébastien Boidron. Qui rêve d'avoi