Est-il bien raisonnable de s'envoyer deux ou trois cachets d'ecstasy durant ces nuits où l'on se trémousse sur de la musique qui fait beum-beum-beum ? L'an dernier, une étude publiée dans la revue Science (vol. 297, pp. 2260-2263) déconseillait formellement l'expérience. Des scientifiques américains de l'université Johns Hopkins (une des Rolls de la recherche médicale) avaient injecté à des singes l'équivalent d'une consommation nocturne d'ecsta. Résultat : 2 des 10 cobayes étaient morts d'hyperthermie en quelques heures. Les autres n'étaient pas dans un état formidable : leurs neurones producteurs de dopamine étaient amochés, comme chez les parkinsoniens. Une nuit sous ecsta, et voyez le résultat. L'étude fit grand bruit.
Cette année, la même équipe vient de reprendre la plume dans Science (Vol. 301, p. 1479) pour dire à peu près ceci : désolés les gars, on s'est gouré de chez gouré. A la suite d'une erreur de flacons et d'étiquettes, ce n'est pas de l'ecstasy (MDMA) qu'on a injecté aux singes, mais des métamphétamines beaucoup plus puissantes. Traduction : les pauvres bêtes se sont mangé du speed à doses de cheval, et en intraveineuse, s'il vous plaît. Bonjour la teuf !
Cette nouvelle publication, sous forme d'une simple lettre de rétractation, a eu beaucoup moins d'échos publics que la précédente. Dans le milieu de la recherche, en revanche, c'est la consternation. Comment une équipe réputée de l'université Johns Hopkins a-t-elle pu s'emmêler les pinceaux à ce point-là ?
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