Le 15 octobre, les magistrats ont estimé que «l'utilisation par un agent public de la messagerie du service public au profit d'une association confessionnelle constitue un manquement au principe de laïcité et à l'obligation de neutralité».
Le Conseil d'Etat est donc capable d'émettre des avis tranchés sur le sacro-saint principe de laïcité, injustement réduit ces derniers temps aux histoires de voiles islamiques. Rassurons immédiatement les adeptes de la religion catholique (magistrats, conseillers d'Etat, administrateurs du Parlement, fonctionnaires territoriaux) qui mélangeraient leurs bureaux avec un centre de publipostage (contre le Pacs pour ne prendre qu'un exemple) : l'arrêt en question vient sanctionner le comportement d'un adepte de la secte Moon, autrement connue en France sous le nom d'Association pour l'unification du christianisme mondial. Le mooniste était en poste à l'Ecole nationale des arts et métiers. Il s'est servi de l'adresse électronique de l'école «à des fins personnelles d'échanges en sa qualité de membre de l'association». Pire, il a utilisé la messagerie électronique d'un directeur de laboratoire de l'école à l'insu de ce dernier. En première instance, puis en appel, l'agent public mooniste a écopé d'une exclusion temporaire de fonction de six mois, dont trois avec sursis. Le Conseil d'Etat approuve. Utiliser «des moyens de communications» du service public au profit d'une association confessionnelle est un premier manquement au principe de laïcité e