Limoges envoyé spécial
Dans Monsieur de Pourceaugnac, Molière se moque de son héros «avocat de Limoges». La pièce s'achève quand ce dernier, berné, s'en retourne dans le Limousin. Longtemps, Limoges eut à s'accommoder de ce Pourceaugnac-là, symbole de la province haïssable et naïve. Quand Andrée Eyrolle y arrive en 1970, nommée par le ministère de la Culture, cette native du Limousin revient dans son pays «pour y faire des choses». Il y a bien Jean-Pierre Laruy à la tête de ce qui deviendra le CDN (Centre dramatique national) du Limousin, mais «à côté, rien ou presque». Les jeunes de la région qui veulent faire du théâtre «ne trouvent rien». Elle multiplie les «stages» et finit par entrer comme comédienne dans la troupe du CDN. «On allait dans les villages, mais on ne se contentait pas de jouer, on restait huit jours au même endroit, on organisait des parades avec des tracteurs, on écoutait les gens, on inventait avec eux.»
Réseau. Auparavant, elle avait travaillé à Nanterre auprès de Pierre Debauche «qui montait Brecht en arabe pour les émigrés». Nommé à Limoges, Debauche va changer la donne en inventant des manifestations comme «La poésie de midi à deux» à la chapelle de la Visitation, en jouant dans les cafés, les boîtes de nuit. Et en inventant les Francophonies. Quand il s'en va, il a l'assurance que l'on donnera une salle au CDN. Des architectes vont remodeler la salle de l'Union des associations datant de 1910. Les directeurs se sont succédé. Pierre Pradinas, fondateur