«Gloire à qui, n'ayant pas d'idéal sacro-saint, Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins.»
Après Brassens, le code de l'urbanisme, le code civil, une pratique intensive du yoga, voila un ouvrage complet et bien fichu : Voisinage, les règles du jeu, de Valérie Svec. Il y en a pour tous les enfers : guerre de bornage, bataille de clôture, élagage des branches, droit de passage, bruits, odeurs, aboiements, réduction de vue. La vie telle que la raconte cette juriste fera forcément remonter à la surface des envies de meurtre.
Parfois tatillonne la Cour de cassation a ainsi estimé qu'un empiétement de clôture de 0,5 cm sur la propriété du voisin constituait une violation du droit de propriété (20 mars 2002) , parfois évasive «les fruits appartiennent au propriétaire tant qu'ils pendent aux branches avançant chez son voisin. Ce dernier ne peut les cueillir, mais peut les ramasser lorsqu'ils sont tombés "naturellement" des branches ; la question n'est pas réglée de savoir si le propriétaire de l'arbre peut se rendre chez son voisin afin de récupérer ses fruits» , la justice navigue au gré des mauvais coucheurs, vrais maltraités et authentiques givrés. Cent mille plaintes par an rien que pour les nuisances sonores. A la campagne, le poulailler est un classique. La cour d'appel de Riom s'était gaussée d'un plaignant «attendu que la poule est un animal anodin et stupide, au point que nul n'est encore parvenu à le dresser, pas même un cirque chinois ; que son voisinage comporte