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Libération

Pistolet électrique pour sujets survoltés

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publié le 19 novembre 2003 à 1h57

Han ! C'est sorti ! Vous avez beau vous être promis de ne pas crier, puisque vous êtes prévenu, impossible de vous contenir. Le gaillard à l'accent canadien, genre bûcheron reconverti dans le maintien de l'ordre, avant de vous mettre en joue, avait averti : «Même un forcené, avec le Taser, vous l'immobilisez ! Mais n'ayez pas peur, c'est garanti 100 % sans séquelle.» Et puisqu'Antoine Di Zazzo, directeur général de Taser France, a ajouté : «Sur plus de 50 000 tirs déjà effectués, jamais il n'y a eu le moindre pépin, même avec des porteurs de pacemaker», on a essayé cette arme, côté tireur, et côté tiré.

Fruit bien mûr. «L'outil», disent les Américains. «En tout cas, nous ne voulons surtout pas employer le mot "arme" puisque "l'outil" a été créé pour remplacer une arme», dit Antoine Di Zazzo, ravi de l'affluence autour de son tout petit stand. Il est une des vedettes du 13e Milipol, dit le «Salon mondial de la sécurité intérieure des Etats», qui s'est ouvert hier au salon des expositions du Bourget, près de Paris. En fait, une grande foire aux armes légères et aux équipements de sécurité et de défense, inaugurée au pas de course, hier, par Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur.

Donc, le grand Canadien vous vise, tandis que deux assistants se placent à chacun de vos côtés, prêts à vous cueillir comme un fruit bien mûr. Et aussitôt qu'il appuie sur la détente, l'équivalent d'un énorme coup de poing dans la poitrine vous anéantit. Sans douleur. Juste les jambes qui fléchissent,