Un samedi ordinaire dans la salle des mariages de l'hôtel de ville de Montbéliard (Doubs). Au premier plan, un bureau de bois clair. Puis deux fauteuils, disposés en biais et baignés de lumière. Tout au fond, les deux battants de la porte d'entrée s'ouvrent sur le noir du couloir. De là surgit bientôt une petite foule qui s'éparpille sur le parquet, avant de prendre place dans les fauteuils disposés à l'arrière-plan. Fanny et Hervé s'avancent alors. Les futurs époux s'assoient face à la maire adjointe et l'écoutent attentivement. Ils échangent leurs alliances, signent l'acte de mariage qu'on leur tend à travers le bureau. On imagine qu'ils se sont embrassés, mais la cérémonie touche déjà à sa fin. Un quart d'heure, montre en main, et tout le monde se lève, s'embrasse, se félicite. La salle se vide lentement et, à l'autre bout du réseau, l'internaute n'a plus qu'à aller surfer ailleurs. Membre de la famille ou simple curieux, il vient d'assister en direct, grâce à une webcam, au mariage des jeunes époux (qui ont dû donner leur accord). Le service, totalement gratuit, est proposé depuis le 1er novembre par la mairie de Montbéliard, une ville qui «prend de l'avance», dit le slogan. Et c'est vrai qu'il s'agit d'une première en France. Désormais, la grand-mère interdite de déplacements, le cousin retenu à l'autre bout de la France ou l'ami expatrié en Chine ne perdent plus une miette du mariage de leurs proches. A raison d'une image toutes les trois secondes, d'où la scène du bai