Deux millions d'habitants, plus de 30 millions de touristes chaque année, entre 15 000 et 20 000 SDF... et seulement douze toilettes publiques gratuites. A Paris, il faut payer ou se retenir. Les autres grandes villes françaises n'ont pas non plus de quoi fanfaronner : selon une étude réalisée en 2001 par l'association la Raison du plus faible, les toilettes accessibles sans condition ont quasi disparu dans 80 % des villes de plus de 50 000 habitants. Et deux tiers d'entre elles ne disposent même pas d'urinoirs. «On voit se dessiner un clivage entre les petites villes, plutôt bien dotées, et les grandes, qui mènent des politiques de modernisation et d'accès payant», explique Charles Schweisguth, président de l'association.
Grand écart. A Paris, la municipalité affirme vouloir revenir sur le principe du tout-payant. Une cinquantaine de nouveaux sanitaires gratuits, accessibles aux handicapés et «mieux insérés dans le paysage urbain», devraient être installés d'ici à deux ans dans les rues de la capitale. Par ailleurs, la mairie est en cours de négociation avec Decaux, l'entreprise de mobilier urbain qui gère les 420 Sanisette automatiques et payantes dans la capitale (lire ci-contre). Onze d'entre elles, situées près de lieux de distribution de soupe populaire et d'hébergement, sont déjà accessibles sans condition. En y ajoutant la vespasienne placée devant la prison de la Santé si unique qu'elle figure dans les guides touristiques , on arrive bien à un tot