Après la facturation opaque, les contrats truffés de clauses abusives, voici les SMS aux prix exorbitants, ces petits messages express fâchés avec l'ortograf, tapotés depuis le clavier du mobile et dont les ados raffolent. Et les trois opérateurs mobiles sont accusés de cartel. La charge lâchée par l'UFC-Que choisir ne fait pas dans la demi-mesure : Orange, SFR et Bouygues Télécom auraient constitué de facto une entente pour s'en mettre plein les poches, en limitant entre eux la concurrence. L'association de défense des consommateurs vient de saisir en contentieux le Conseil de la concurrence pour abus de position conjointe et lance sur son site Internet une pétition (1).
Marge. L'argumentation de l'association a été soigneusement travaillée. Facturé 15 centimes d'euro au client, le SMS ne coûterait qu'une somme dérisoire à fabriquer (2,1 centimes d'euro). C'est dire la marge énorme engrangée par les opérateurs mobiles, chiffrée à 82 %. Ainsi, 400 millions d'euros auraient été perçus sur le dos des utilisateurs. Et l'association de suggérer un prix plus raisonnable de 5 centimes d'euro.
Julien Dourgnon, spécialiste du sujet à UFC-Que choisir, n'a pas sorti les chiffres de son chapeau, mais d'une étude confiée à un cabinet anglais, Analysis, qui conseille l'Oftel, le régulateur britannique des télécoms. La réflexion sur le prix trop élevé des SMS n'est pas limitée à la France. D'autres pays, comme la Norvège ou encore le Royaume-Uni, champion toutes catégories avec 24 milliards