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Libération

Echanger sans risque, entre gens du même monde

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par Mathieu LE MAUX
publié le 28 novembre 2003 à 2h05

«Prof. homo ch. prof. homo pour ech. app./ Hetero. non. enseignant s'abst.» Le concept quinquagénaire des échanges de maisons voit émerger une nouvelle formule : le troc communautariste de logements. Corpovac, société créée il y a neuf mois, a ouvert deux bourses d'échanges sur l'Internet : profvac.com et gaysvac.com, réservés aux enseignants et à la communauté gay. Suivront les handicapés, d'ici quelques semaines, puis les seniors et les bénéficiaires des comités d'entreprises.

Dimitri Louvencourt, fondateur de Corpovac et «échangiste convaincu», est parti d'un constat : «Beaucoup de gens trouvent l'idée d'échange géniale mais ne s'y sentent pas prêts.»

Raisons invoquées : le manque de confiance, la peur des risques et la crainte de ne pas retrouver «un chez soi ailleurs». Après une enquête empirique, Dimitri Louvencourt s'est dit que «les gens confieraient plus volontiers leur logement à un collègue, même inconnu, ou à quelqu'un partageant le même mode de vie». Cette tendance est déjà en vogue dans le monde enseignant qui aime villégiaturer dans des campings et des villages vacances qui lui sont réservés. Même inclination chez certains gays, à la recherche de contacts au sein de leur communauté, et qui à tout prendre, préfèrent loger dans un quartier gay que dans une zone pavillonnaire.

Avantages. À ces raisons sociologiques s'ajoutent des avantages techniques : «Les enseignants sont en vacances en même temps, ont sensiblement les mêmes revenus et s'il y a litige, ils ont le