Ce samedi, pas d'achats. C'est le «mot d'ordre» lancé dans les pays industrialisés par les associations qui luttent contre la «surconsommation» quotidienne. En France, depuis cinq ans, l'association Casseurs de pub a pris le relais de ce mouvement né au Canada il y a dix ans. Dans l'Hexagone, la Journée sans achat n'a, jusqu'à présent, pas trouvé son public, à l'inverse d'autres pays européens comme l'Italie. Effet altermondialiste oblige, l'édition 2003 devrait, espèrent les organisateurs, mobiliser une plus large «clientèle».
«Dictateurs». Et, de fait, l'initiative a ses adeptes. A les entendre, ils sont nombreux à célébrer comme Philippe, 35 ans, «l'idée que tu n'es pas totalement dépendant de la consommation, du fric. Imagine qu'un jour tout le monde le fasse, ça amènera les dictateurs de l'économie à penser différemment». Mais de là à faire ceinture, c'est une autre histoire. «De toute façon, dit-il, je n'achète jamais rien le samedi. Il y a trop de monde dans les magasins...» Richard, la trentaine, est lui aussi fervent partisan du Buy Nothing Day. Las, jusqu'ici, il s'est toujours trouvé de bonnes raisons pour surseoir au mot d'ordre. Ce samedi, c'est l'anniversaire de sa fille et il devra «acheter plein de trucs». La fois précédente, il y avait une autre «contrainte». Il se souvient juste qu'il s'était retrouvé le soir en se disant «et merde». Il y a aussi Mina qui, vendredi matin, était fermement décidée à ne rien acheter. Et dans l'après-midi, elle s'est souvenue qu