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Le plan Vigipirate voit orange.

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publié le 1er décembre 2003 à 2h08

La-Chaux-de-Fonds (Suisse), envoyé spécial.

En Suisse, une guerre horlogère s'étale au grand jour. Une lutte sévère, longtemps feutrée, se déroule dans le secteur des montres de luxe, opposant quelques sociétés à leur principal fournisseur : le groupe Swatch. Le géant horloger fabrique l'essentiel des mouvements mécaniques ­ se remontant à la main ­ des montres très haut de gamme, un marché où les prix publics descendent rarement sous les 800 euros. Le groupe ne veut plus livrer certains sous-traitants, qu'il soupçonne d'alimenter en mécanismes le marché de la contrefaçon. Des sous-traitants qui balaient l'accusation et estiment que Swatch cherche à asphyxier la concurrence, pour dominer un peu plus le marché.

Alliage secret. Depuis vingt ans, Swatch se trouve en position incontournable dans l'horlogerie suisse, qu'il a sans doute sauvée au début des années 80. Le secteur était alors moribond. La fusion des deux principaux groupes a donné Swatch (20 000 salariés aujourd'hui), dont les dirigeants ont eu l'intelligence de concentrer la fabrication sur trois mouvements mécaniques, au lieu de la trentaine qui existait. Ces trois mécanismes alimentent aujourd'hui plus de 75 % du marché (sur 3 millions de mécanismes vendus chaque année), ce qui provoque une partie des remous actuels.

Presque toutes les grandes marques sont obligées de passer par Swatch pour les mouvements mécaniques (seule Rolex maîtrise toute sa chaîne de fabrication). La position dominante tient à une petite pièce