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Libération

Attention, conduite en état grippal.

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publié le 13 décembre 2003 à 2h19
(mis à jour le 13 décembre 2003 à 2h19)

Pathologies hivernales, nouveau fléau de la route ! Après s'être attaquée à la vitesse, l'alcool, le cannabis, la Prévention routière entre en campagne contre les rhumes, angines, bronchites. La fièvre, la toux ou les éternuements qui les accompagnent «réduisent la vigilance au volant», dit le Dr Charles Mercier-Guyon de la Prévention routière. Surtout, les médicaments utilisés pour les traiter entraînent une somnolence. Contrairement à l'alcool et à la drogue, «on est encore dans le domaine des simples conseils de prévention», regrette l'association, qui vient d'éditer deux brochures pour le grand public et les professionnels de santé.

Selon un rapport du ministère des Transports, la prise de médicaments est en cause dans 5 à 7 % des accidents graves ou mortels. «Seuls le paracétamol et l'aspirine ne sont pas sédatifs», explique Philippe Terrioux, pneumologue et coauteur d'une des brochures. Les autres médicaments ­ antalgiques, antihistaminiques, antitussifs ­ font mauvais ménage avec le volant. «Prenons le sirop contre la toux, poursuit Mercier-Guyon. Dix millions de Français en consomment et, parmi eux, de nombreux automobilistes. Or il contient souvent de la codéine ou de l'alcool, jusqu'à 14 % !»

La mention légale «risque possible de somnolence chez les conducteurs ou les utilisateurs de machines» n'a qu'un impact limité. Au printemps 2004, une nouvelle classification des médicaments en fonction de leur dangerosité pour la conduite devrait être mise en place. Charles Mer