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Libération

Aveugles et sourds: la mairie apprend les bons gestes

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publié le 22 décembre 2003 à 2h26

Elles sont une poignée. Des femmes, agents d'accueil. Une dizaine parmi les 2 000 personnes employées par la mairie de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Elles veulent s'initier aux rudiments du langage des sourds. Pour que les handicapés qu'elles accueillent aient le même service que les autres, mais aussi «pour [leur] permettre de [se] sentir plus à l'aise».

Pour cette sensibilisation, il y a Christian, employé du centre technique municipal, en bleu de travail. Christian «coache» les filles. Il est sourd. Il les met en situation. Avec Christian, Marie de Ramefort, à l'origine de ce projet, responsable du service animation des musées municipaux de Boulogne-Billancourt. Elle a organisé un parcours olfactif au musée de l'agriculture du Caire en 2001, dans le cadre du Printemps des musées. A Boulogne, elle a aussi installé un parcours «tactile» et «commenté», pour les aveugles, autour de quarante oeuvres : bronzes originaux et pierres reconstituées. Elle aime la difficulté, toutes ces remises en question que provoque le contact avec des handicapés, et aussi cette idée de «travailler ailleurs».

Ce matin de juin, elle apprend les rudiments aux volontaires. Dire «bonjour», «rendez-vous», «lundi ou mercredi». Elle enseigne aussi ce vocabulaire «spécial mairie». Ainsi : «Il est midi, c'est fermé.» Et puis, quelques phrases, empreintes de poésie, qui donnent des contours au langage des sourds. Comme : «Ton corps c'est le présent, et ensuite tu te déplaces avec lui», ou bien «il fa