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Libération

Les allumés de Noël

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publié le 25 décembre 2003 à 2h28

Berlin intérim

Le 24 décembre 2001, Bernd Komorowski a trouvé un cadavre de souris dans sa boîte à lettres ornée d'un père Noël clignotant. L'année suivante, Uwe Wall s'est fait tapisser son chef-d'oeuvre luminescent à coups de tomates et d'oeufs pourris. Fin novembre, il avait pris deux semaines de vacances pour enguirlander sa maison, ne laissant plus deviner le moindre centimètre cube de ciment. En Allemagne, il y a encore des voisins que la débauche d'énergie des allumés de Noël irrite au plus haut point. Pour eux, l'édition 2003 est un nouveau supplice. D'après les experts, le pays n'avait jamais connu de mois de décembre plus lumineux.

Record. La tendance va, chaque année, crescendo. Seuls au monde, les Etats-Unis sont plus éclairés que l'Allemagne, qui a d'ailleurs importé cette manie d'outre-Atlantique. Cette saison, la chaîne de magasins Metro affirme avoir vendu 4 000 kilomètres de guirlandes électriques, contre 2 000 il y a deux ans, et les régies d'électricité régionales s'attendent à voir exploser le record de l'an dernier : plus 25 millions de kw/h consommés dans l'ensemble du pays par rapport à un mois d'hiver normal, du premier week-end de l'avent au jour de l'Epiphanie.

Au milieu du défilé incessant des médias locaux, une chaîne de télévision philippine est venue filmer le pavillon de la famille Wall, au bout d'un petit chemin du quartier résidentiel de Spandau, à Berlin. Une récompense exotique pour un sacrifice financier loin d'être insignifiant : pour ses 30