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Libération

Pour en finir avec le crédit-temps

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publié le 7 janvier 2004 à 21h45

La téléphonie est une terre étrange où la seconde est élastique et fluctue au gré des appels ou des opérateurs. Tel coup de fil de quelques secondes est mesuré comme s'il en avait duré 20 ici, ou 40 là. Cette curieuse cuisine ­ appelée crédit-temps ­ existe chez tous les opérateurs fixes et mobiles. Certains jonglent avec plus de dix crédits-temps différents... Et cela embrouille toutes les comparaisons. Imaginez un kilo de farine pesant tantôt 800 grammes, tantôt 500 grammes, selon la boutique ou l'heure à laquelle on fait ses courses.

Cet après-midi, les députés devraient se pencher sur cette incongruité. Plus précisément sur un amendement de Jean Dionis du Séjour, député UDF et rapporteur de la Loi sur la confiance en l'économie numérique, qui vient en discussion. L'UFC-Que choisir applaudit des deux mains. L'organisation consumériste a fait de cette bataille une affaire presque personnelle. C'est grâce à elle que la première minute indivisible taxant lourdement les appels courts passés depuis les mobiles a disparu de nombre de forfaits...

Pour mieux souligner la farce de tarifs qui ne veulent plus rien dire, l'association prend l'exemple de Tele2 et de France Télécom, lancés dans un exercice douteux de publicité comparative. Certes, Tele2 affiche un prix de l'appel à la minute imbattable (3,4 centimes versus 9,1 centimes chez France Télécom). Mais la pub de Tele2 omet de dire que cette performance ne vaut qu'à partir de la deuxième minute. La première, grevée par le crédit