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Libération

L'astrologie rend les Chinois chèvres

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publié le 21 janvier 2004 à 22h11

Pékin de notre correspondant

De nombreuses Chinoises enceintes à terme ont fait, selon la presse de Pékin, ce qu'elles pouvaient pour retarder leur accouchement jusqu'à jeudi, début du nouvel an chinois. Explication : elles préfèrent accoucher d'un singe que d'une chèvre, astrologiquement parlant s'entend. La chèvre a mauvaise presse dans l'astrologie chinoise, alors que le singe, dont l'année démarre à minuit, est considéré comme sympathique et porte-bonheur. L'an dernier, déjà, on avait assisté à des mariages de dernière minute pour conclure des unions sous le signe du cheval plutôt que celui de cette malheureuse chèvre.

«C'est une croyance populaire, il n'y a pas vraiment de raison à cela», estime Liu Tielang, professeur à l'école normale de Pékin et vice-président de l'Association chinoise des traditions et des coutumes. Tout au plus souligne-t-il que, parmi les douze animaux qui constituent un cycle complet, la chèvre est «la plus pitoyable», servant aux sacrifices dans l'antiquité. A l'opposé, le singe est considéré comme l'un des plus malins, sympathiques et positifs, étant entendu que le dragon, seul animal imaginaire des douze, occupe à lui seul une catégorie à part. «Singe a la même consonance en chinois que "seigneur", il n'y a donc aucun tabou autour de lui», explique Liu Tielang.

«Superstitions»

Pas de doute : les traditions sont de retour en Chine continentale. Elles étaient considérées comme de vulgaires «superstitions» au temps de Mao, et il fallait se tourner ve