Menu
Libération

Distributeurs de billets décrétés en rade

Article réservé aux abonnés
publié le 22 janvier 2004 à 22h13

Un distributeur de billets en panne, c'est agaçant. Deux, ça énerve. Au cinquième, on maudit la terre entière, surtout si on a un train ou un avion à prendre et pas le moindre kopeck en poche. Or, depuis le début du mois, bon nombre de tire- billets dans les gares et les aéroports affichent un désolant écran noir. Fermés pour cause de non-conformité aux nouvelles normes de sécurité. Gare du Nord, à Paris, une seule machine à sous fonctionne : celle qui jouxte le poste de police. Sur les autres, on peut, avec un peu de chance, lire ces lignes sibyllines : «En raison d'une stricte application du décret 2000-1234, l'activité des distributeurs Point Argent est provisoirement suspendue.» Le décret en question concerne une loi votée en juillet 2000. Elle impose aux banques et à la Poste de mettre leurs boîtes à billets hors de portée des malfrats (à coups de béton au sol, portes blindées, oeilletons, caméras, sas) et de transférer les fonds hors de la vue des passants et du personnel. Tout cela coûte cher, et, certains travaux exigeant moult autorisations, les banques ont obtenu une année de plus pour se mettre aux normes. Tout devait être fini le 31 décembre 2003. Las, les délais n'ont pas été tenus partout. «Quelques dizaines» (selon la fédération des banques), voire «un millier» (d'après un syndicaliste) d'automates sont hors service. La faute à la paperasse, se défendent les banquiers. Le Conseil d'Etat doit donner son feu vert pour l'approvisionnement de certains distributeur