Chasse à l'homme, avenue de Clichy, hier à Paris. Il est 7 heures du matin. Incognito dans leurs tenues civiles, une douzaine d'«inspecteurs de salubrité de voie publique» sont sur les dents. Avant que le jour se lève, le commando devra avoir pris sur le fait et verbalisé le maximum d'individus «inciviques», responsables de souillures diverses sur la voie publique : les propriétaires de chiens.
Le terrain a été étudié de près avec un repérage des «rues à chiens» et des «créneaux horaires». Un groupe de trois Zorro de la crotte va réussir à intercepter deux contrevenantes : une sexagénaire chopée rue Legendre, dont le caniche ose se soulager dans le caniveau. Devant les pleurs de la dame, le PV est remballé. Rue des Appenins, deux chiens et leur maîtresse n'échappent pas à l'amende. «Je ramasse d'habitude, mais là je suis en retard», tente de s'excuser, excédée, la fautive.
Cette opération «coup de poing» est pilotée par le Vert Yves Contassot en personne. Adjoint au maire de Paris, chargé de la propreté et défenseur du «principe simple du pollueur payeur», il entend mettre en oeuvre une répression accrue. Depuis avril 2002, un arrêté municipal rend obligatoire le ramassage des déjections canines (500 000 par jour pour la seule capitale). Pour le faire respecter, rien de tel qu'une bonne «piqûre de rappel» avec relais médiatique.
Pourtant, les Parisiens ne sont pas mauvais bougres. Avec le triplement des procès-verbaux pour «malpropreté canine» depuis l'an 2000 (et un prix de l'