Lalbenque (Lot) envoyé spécial
«Il est fou, l'autre, là-haut. Il nous en demande 1 000 euros.» A la fin du marché, cet «autre» restera avec son panier de truffes sur les bras. Les quatre copines toulousaines ont trouvé leur bonheur à 650 euros le kilo. Contre 350 l'an passé, tout de même. C'est la rareté qui fait le prix. Cette année, la rareté s'est fait disette. En tout seize kilos de truffes pour ce neuvième marché hebdomadaire de la saison alors que le même en proposait 230 l'an dernier. «Ça pousse plus, annonce ce chauffeur à la retraite et producteur de truffes à ses heures, comme s'il prophétisait l'Apocalypse. Je ne sais pas ce qu'on a bien pu faire à l'atmosphère.» Les chênes du causse ne sont déjà pas très gaillards. Comme des fantômes crochus plantés sur le calcaire. La canicule a fini de les rôtir cet été. Dès le mois d'août, il n'y avait plus une feuille verte sur leurs bois tourmentés.
«Magie de la nature». Le syndicat des trufficulteurs de la région de Lalbenque appelle à une réunion débat ce samedi à la mairie sur le thème de l'arrosage des truffières. La solution pour remédier à un éventuel coup de chaud ? «Moi, c'est quand j'ai arrosé avec mon tracteur sous les arbres que j'ai perdu toutes mes truffes. Moi, grogne ce producteur. Y a autre chose.» La rareté du produit fait aussi le mystère de sa production. «On ne peut pas savoir, s'émerveille cette dame qui repart avec un plant de chêne truffier à 10 euros comme si le Père Noël lui-même le lui avait vendu. C'