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Faire son beurre de la mauvaise haleine

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Une dentiste vend cher des conseils de bon sens.
publié le 7 février 2004 à 22h50

Appelons-la docteure X., car elle ne doit «pas être citée. En tant que chirurgien-dentiste, [elle n'a] pas le droit à la publicité». Son nom circule en douce. Pour le trouver, passer par le Centre de l'Haleine Retrouvée pour un Mieux Etre Réel (CHaRMER, sic), qu'elle a contribué à monter. Il a pignon sur rue à Paris et fenêtre sur Web. A priori, la docteure X. a décidé de relever ce «nouveau challenge de santé publique» et combattre «ce fléau qui affecte des millions de personnes à travers le monde» : l'halitose, plus communément appelée haleine de chacal. Elle pense être la seule en France. Mais, «du côté de Bel Air et de Hollywood, les consultations de ce type fleurissent», assure son attaché de presse.

C'est que la mauvaise haleine de certains acteurs a failli faire capoter plus d'une superproduction américaine, souffle-t-il. La docteure X. a donc ramené le concept en France depuis quelques mois et tente de redonner confiance à tous «les gens qui souffrent de mauvaise haleine et qui essaient de s'en sortir». Un test pour doser les bactéries buccales, un autre pour analyser les composés volatils qu'elles exhalent, un ordinateur, une courbe incrémentielle, et le diagnostic est posé. «Les mauvaises odeurs peuvent s'expliquer par un problème de sinus, de diabète ou de reflux gastrique, professe la dentiste experte ès relents. Dans 90 % des cas, elles sont d'origine buccale.» Mauvais brossage, caries, problèmes de poches parodontales... La consultation dure deux heures. Mais la