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Libération

Tout chic, tout schuss

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La chaussure «qui ne fait pas mal au pied». La gant cache-mitaine. L'anorak qui gonfle. Les skis qui tournent tout seuls.
publié le 12 février 2004 à 22h57

C'est un fait avéré. Le skieur ­et surtout, selon les as du marketing, la skieuse ­ ne veut plus souffrir sur les pistes. Les sports d'hiver sont de moins en moins sportifs. Les pistes sont larges et damées pour permettre aux débutants de glisser sans se retrouver le cul dans la neige au moindre virage. Les télésièges sont de plus en plus confortables. Equipés de bulles protégeant du froid, ou de tapis roulants qui permettent de s'asseoir sans risquer la gamelle. Le matériel a donc suivi naturellement cette pente (voir ci-contre). Place aux skis qui tournent tout seuls, aux vêtements qui chauffent... et aussi aux gants gonflants pour éviter l'onglée fatale, aux masques qui ne s'embuent pas alors qu'on attaque une descente périlleuse.

Ces nouveautés sont devenues le nerf de la guerre des équipementiers. Car le seul moyen de continuer à faire croître les parts de marché repose sur une règle marketing élémentaire : il faut segmenter et faire croire au consommateur qu'il a absolument besoin de toutes ces innovations qui coûtent bonbon.

Le marché de la montagne est étroit. Seuls 8,6 % des Français partent au ski tous les ans, selon le ministère du Tourisme. Une mauvaise année sans neige ajoutée à une crise économique peut faire brutalement baisser ces chiffres, ce qui pourrait être le cas pour cette saison, selon les prévisions des professionnels. Une baisse de fréquentation se ressent immédiatement sur les achats de matériel. Alors les fabricants se rassurent comme ils peuvent. La