Saint-Valentin envoyé spécial
C'est un village de 280 âmes qui monte son rendez-vous annuel avec la fébrilité qui précède les grands jours. A Saint-Valentin, le coeur est tellement décliné qu'on en oublierait presque l'amour. Une rue du 14-Février. Un chemin des Amoureux, un jardin des Amoureux, un kiosque des Amoureux... Un saule pleureur avec des coeurs métalliques qui scintillent au soleil. Une boutique de souvenirs. Et un maire, Pierre Rousseau, qui reçoit 650 personnes au repas de ce samedi soir «sandre à l'embeurrée de chou, pintade solognote, gâteau de Saint-Valentin» sous un grand chapiteau, avec comme clou une revue parisienne, Elégance, juste avant la soirée dansante. Ce week-end, il espère six mille visiteurs.
Saint-Valentin est sens dessus dessous. Un tracteur tire un gigantesque podium en forme de coeur rouge. A peine remarque-t-on le camion du poissonnier qui passe : il n'y a plus de commerce au village. La salle des fêtes a été transformée en «nid d'amour», où les commerçants de Châteauroux montrent leur savoir-faire : un photographe expose ses portraits de mariages, le magasin Be You, ses bijoux fantaisie, et la boutique Campagne en ville, ses listes de mariage. Dans la rue principale, des chalets attendent leurs locataires. Tout ce qu'ils vendent est coeur : le fromage de chèvre, le pétillant d'amour à base de gingembre , le pain d'épice.
Fruit défendu. Fabrice Ferin, fleuriste-créateur de Châteauroux, a réalisé, selon la brochure, une décoration «raffin