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Libération

La guerre du yaourt

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publié le 20 février 2004 à 23h16

Olive, amande, absinthe, émeraude... la mode sera au vert ce printemps. C'est ce qu'Elle annonce. De quoi réjouir les rousses et celles qui ne craignent pas d'avoir le teint blafard.

Relevé dans Linéaires, un chiffre qui éberlue : le nombre moyen de références atteint 14 450 dans les hypermarchés, et 9 360 dans les supermarchés. En progression de 6 % depuis 2000. Trop d'offre tue l'offre. On comprend mieux le succès du hard discount : moins cher, certes, mais aussi sollicitations réduites. Toujours dans Linéaires, un baromètre poétiquement intitulé «le rayon des yaourts non blanc en Bourgogne-Auvergne». Eh oui, le sujet s'étudie, se décortique, se compare : selon sa nature (brassé, aromatisé, bifidé, crémeux, etc.), la taille du magasin, la surface d'exposition... Autour du yaourt non blanc, s'élaborent ainsi des stratégies, des batailles, et même des guerres.

Méfiance face à Muteen, «le magazine des filles comme vous». On ne connaissait pas. A priori, une presse d'ados conformiste, nunuche et rose bonbon. Bonne surprise. En couverture, un titre : «Insoumise et alors, réinventons le féminisme». L'esprit «Ni putes ni soumises» irrigue le numéro : courrier des lectrices (poignant), micro-trottoir côté garçons (y a du boulot), portraits-interviews de jeunes issues du théâtre de l'Opprimé, de Mix-Cité ou de Sciences-Po (présentées plus en modèles qu'en models). Mieux, une lectrice posant pour la série mode lance un «je suis comme je suis» : pas anorexique, plutôt potelée. Bref une