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Libération

Pas si classique ce mix de notes françaises et béninoises

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publié le 24 février 2004 à 23h22

Quand ils créent l'atelier musical des Trois Tambours, dans le quartier de la Goutte-d'Or, à Paris (XVIIIe), en 1991, Patrick et Louise Marty ignorent tout ou presque de l'Afrique. Lui est trompettiste et guitariste, elle est harpiste. Répertoire classique. «On s'est retrouvés au Bénin en 1999, à l'occasion d'un spectacle qu'on nous avait commandé, expliquent-ils. Et ça nous a pris en pleine tronche. Là-bas, des dizaines de jeunes nous ont demandé de leur apprendre à jouer de la musique. Alors, on est revenus.»

De 8 à 12 ans. Quatre ans et quelques séjours plus tard, ils ouvrent en juillet dernier la première école de musique de Cotonou, grâce à une aide du centre culturel français et de la Caisse des dépôts. Pour l'occasion, ils débarquent en compagnie de douze élèves de leur atelier, âgés de 8 à 12 ans. Avec une dizaine de petits Béninois, ils montent un spectacle de musique et de marionnettes, le Voyage de Bob, mélange de musique occidentale et de rythmes traditionnels béninois. Depuis une semaine, ce sont les enfants de Cotonou qui sont à Paris pour présenter le spectacle. Ils se produisent ce soir au centre la Clef (1).

«Organiser ce type d'échange relève du parcours du combattant», avoue Patrick Marty. A Paris comme à Cotonou, le couple sollicite des aides publiques et se retrouve bien souvent face à un mur. «S'il avait fallu compter sur les subventions, on ne serait jamais partis, souligne-t-il. Il faut faire des beaux dossiers qui rentrent bien dans les cases. C'est pa