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Libération

Une larme de douceur dans l'amertume du p'tit noir

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publié le 8 mars 2004 à 23h38

Jacques Vabre va se retrouver à suivre une formation : en plus de goûter tous les grains de café de la Terre, il doit maintenant savoir sélectionner chaque orange, chaque amaretto, chaque écorce de cannelle... Le café au simple goût du café c'est has been. A la noisette, au chocolat, au cookie, à la cardamome, à l'Irish Cream, voire au whisky, à la piña colada... à l'instar des thés et pisse-mémé, le p'tit noir se boit aujourd'hui aromatisé. Nescafé, Malango, Velours noir, Columbus Café, Coffee and Friends, Epicerie du Bon Marché, Café Richard, Galeries Lafayette... tous ont plongé. Le phénomène vient des Etats-Unis où la population accro à Starbucks a toujours préféré l'amertume adoucie au couillu expresso. «On propose ce produit chez nous depuis quasi dix ans», raconte Olivier Goy, vendeur à la Torréfaction de Passy dans le XVIe arrondissement parisien. «Ce sont des clients américains qui ont commencé ­ et continuent en grande majorité ­ à nous le demander.» Le café une fois torréfié ­ in situ ­ est moulu avant d'être versé dans un mixeur avec quelques gouttes d'essence naturelle de caramel, vanille, framboise... Et hop, dans le sachet! Chez les Coffee and Friends, Columbus, Café Richard ­ ersatz de Starbucks ­, on verse en guise de sucre un sirop de piña colada, amaretto, orange...

Générations.

Cette glamourisation d'une boisson vieille de trois siècles ne devrait pas faire de mal à un produit qui, en France, a de moins en moins la cote : en 1993, 90,6 % des foyers en achet