Menu
Libération

A Bruxelles, boire et manger à tous les râteliers

Article réservé aux abonnés
publié le 11 mars 2004 à 23h41

Bruxelles envoyée spéciale

Devine où on dîne ce soir ? A Bru-xelles, chez des inconnus, à des adresses surprise. Et par petits morceaux : l'apéro chez l'un, l'entrée chez un autre, le plat de résistance ailleurs. A chaque étape, des nouvelles têtes. On prend le dessert à 200, dans un bar ou une boîte, dernière étape et avec tout le monde. C'est tous les trois mois à Bruxelles, ça s'appelle le progressive dinner, en anglais dans le texte. Les initiés disent «progressive» tout court. Cynthia Legrand, menue brune coiffée à la garçonne, organisatrice d'événements à l'agence Karakas, a affiné l'idée ­ inspirée de dîners de voisins américains ­ en jeu de piste dans la ville. A chaque étape, sous enveloppe, l'adresse suivante et l'horaire impératif. Plan de Bruxelles et voiture obligatoires.

62 euros.

On s'inscrit à l'avance sur le site Internet, comme «actif» ou «passif», c'est-à-dire maître de maison ou convive. Les actifs reçoivent une somme pour couvrir leurs frais. Les passifs paient ­ quand même ­ 62 euros, ce qui explique l'absence d'artistes fauchés ou de «minimexés» (les RMistes belges). Ici, on bosse dans la communication, parfois à la Commission européenne. On pousse les portes d'appartements cossus, de maisons arts-déco, on dîne dans une boutique de design ou chez un fleuriste.

Moins drôle, le site Internet hyper léché avec les conseils déco pour les actifs (bougies flottantes et ronds de serviette en feutrine), et les sponsors. Carlsberg, San Pellegrino, Cointreau et l'age