Si la tendance se confirme, c'est elle qui devrait faire la différence dans les allées d'hypermarché. Partant du principe qu'un consommateur heureux est un consommateur qui consomme, les sociétés d'études de management ont inventé une nouvelle méthode de gestion du personnel destinée à rendre attractif le lieu de vente : la «fish attitude» car c'est le comportement commercial d'un groupe de salariés d'une société de pêcherie à Seattle, aux Etats-Unis, qui a permis de théoriser cette méthode. Méthode dont un célèbre consultant se fait l'écho ce mois-ci dans Linéaires, mensuel de la distribution alimentaire.
Georges Chétochine est euphorique sur le sujet et ça tombe bien puisqu'il s'agit, selon la méthode, de rendre les salariés tout aussi euphoriques. Condition sine qua non, selon lui, pour rendre le consommateur lui même euphorique et donc d'humeur acheteuse. Car à l'inverse, dit le consultant, «et une simple ballade en hypermarché suffit pour s'en convaincre, si le personnel n'est pas heureux, il produit une énergie toxique» sur le client. Les poissonniers de Seattle, eux, sont de joyeux drilles et les ventes grimpent en flèche. Une abondante littérature s'est répandue aux Etats-Unis pour théoriser le ludisme appliqué à la vente. Divers groupes de distribution l'ont adopté depuis, multipliant les séminaires pour apprendre à leurs caissières à «transférer de l'enthousiasme aux consommateurs». Chez Home Depot, par exemple, raconte Chétochine, «les salariés sont invités à jou