Vous avez besoin de légumes, ils ont besoin d'un boulot. C'est avec une équation simple comme ça que sont nés, à Besançon en 1991, les Jardins de Cocagne, une entreprise d'insertion qui fait d'une pierre trois coups. Elle fournit en légumes bio les «privés de potager» ; offre un job à des personnes marginalisées ; et organise un réseau de distribution de légumes issus de l'agriculture biologique. «Nous utilisons le maraîchage pour faire travailler les gens», explique Thierry Hanon, chargé du développement du jardin de Blois qui livre les clients de Paris et d'Orléans. «Nos salariés obtiennent un contrat emploi-solidarité pour 24 mois maximum. L'objectif étant de les renvoyer sur le marché du travail ensuite.»
Charte
. L'entreprise d'insertion salarie trente-six personnes à Blois, parmi lesquelles des anciens détenus, des chômeurs de longue durée, des Rmistes ou des gens du voyage voulant se sédentariser. Seul souci, les jardins peinent parfois à remplir leur objectif : «L'insertion reste un problème, nous nous heurtons à l'ampleur des difficultés de nos salariés et à l'absence d'offres d'emploi derrière.» Soixante-quinze associations participent au réseau, dans la France entière, emploient 2 500 personnes en contrat d'insertion et livrent 12 000 familles clientes adhérentes.
Les jardins travaillent selon une charte de qualité rigoureuse, calquée sur le cahier des charges de l'agriculture biologique : zéro engrais et pesticide de synthèse ; compost et fumier pour nourrir le sol