On se souvient qu'en 1988 la revue bulgare Problemi na Khigienata avait publié (vol. 13, pp. 63-70) un article captivant sur les problèmes psychologiques dont souffraient les employés d'une usine de chocolat. Ces troubles ­ ennui, baisse de la vigilance... ­ avaient peu à voir avec le chocolat, et beaucoup avec les conditions de travail en Bulgarie. Aussi attendions-nous impatiemment quelque chose de plus anglé sur cette excellente drogue douce. Eh bien, cette heure magique a sonné : le journal Early Human Development publie «Sweet babies : consommation de chocolat durant la grossesse et caractère de l'enfant à 6 mois» (vol. 76, n° 2, pp. 139-145). Il s'agissait de savoir si les femmes enceintes accros au chocolat, comme d'autres le sont au crack, produisaient des enfants azimutés. Auquel cas les intéressées auraient été bien avisées d'arrêter la tablette en même temps que la pilule. Que l'on se rassure, la réponse est non. Elle est même «allez-y les filles, croquez dans le Suchard tant que vous voulez». Non seulement ça permet de décompresser, mais en plus ça fait des bébés très gentils (il y a évidemment des limites à ne pas dépasser). Les chercheurs finlandais signataires de l'article ont découvert ça en étudiant 305 couples mère-enfant. Aux mères, ils demandèrent, six mois après l'accouchement : alors ce petit, c'est un bon gars ou un emmerdeur ? Une petite fée ou une emmerderesse ? Les femmes qui avaient consommé du chocolat quotidiennement pendant leur grossesse ont so