Crouy-sur-Ourcq, envoyée spéciale.
L'Internet, cela crée des liens, surtout si le haut débit tombe du ciel comme à Crouy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne), petit bourg du pays d'Ourcq, au nord de la Brie. Il y a juste dix jours, presque tout le village s'était tassé dans la salle des fêtes pour sabler l'événement. «C'est un peu le mariage du satellite et du clocher», exulte Michel Fouchault, le maire de Crouy : à ce détail près que la petite parabole tournée vers le satellite pour capter le flux du haut débit est juchée, dans sa commune, sur le toit de la mairie, et non sur le clocher. Crouy est l'une des toutes premières bourgades de France à proposer à ses citoyens un accès communal à l'Internet via le satellite, aussi performant et pas plus cher (1) qu'un accès classique par la ligne de téléphone (ADSL). Quelques communes testent ici et là, comme sur le plateau du Vercors ou à Felletin (Creuse), cette technologie, mais il s'agit surtout d'expérimentations.
Canal. A Crouy-sur-Ourcq, explique encore le maire, «nous n'avions pas le choix. Les lignes de téléphone sont en mauvais état, les abonnés dispersés sur la commune sont parfois très éloignés du central téléphonique et, de toute façon, lorsque nous avons interrogé France Télécom au printemps dernier, il n'avait pas l'intention de venir tout de suite ici». Bref, à Crouy, on s'est dit qu'il fallait trouver une solution par soi-même, entre gens du pays. La commune, nichée au bord du canal de l'Ourcq, est un peu loin de tout. «Pensez