Ça y est, la saison a démarré. Celle des régimes. D'ici à juin, les journaux féminins s'y jetteront à corps perdu. Quatre mois de minceur à tous crins, de traque anticapitons, d'indice de masse corporelle à réduire, de guerre contre deux ou trois kilos... Les lectrices en redemandent, dit-on ; la presse en offre. La poule et l'oeuf. Le Figaro Madame a tiré le premier avec une enquête sur les «femmes en crise de minceur». Rendant compte d'un colloque sur le «corps des femmes sous influence», l'hebdo dénonce le «conformisme», le «carcan», la «dictature de la minceur» qui «va trop loin». Bigre. Pour appuyer cette prise de position, suivent quatorze pages de mode «ronde et fashion». Bravo. On feuillette. Certes les deux mannequins présentés ne taillent pas du 34 fillette, mais elles ne dépassent pas pour autant le 38. On va déchanter un peu plus et tomber en pleine schizophrénie. Car se présente un dossier sur «la meilleure façon de mincir en famille», annoncé en «une». Non content d'entretenir la seule névrose de madame, l'hebdo se propose ainsi d'embarquer toute la maisonnée. «Dans la famille silhouette impec, je demande le père, la mère, le fils, la fille, tout le monde !», clame le chapeau. Cela ne va pas empêcher le magazine de déplorer, quelques paragraphes plus loin, que des adolescentes partagent avec leur mère des substituts de repas ou des gélules coupe-faim. Le mensuel Marie-France a dégainé lui aussi. Il propose de «Maigrir autrement» mais d'abord de «se réconcilier