Vendôme, Tours envoyé spécial
Ce sont des voyageurs sans bagages. Chaque matin à l'aube, ils envahissent les quais des gares de Vendôme et de Tours. Et s'en vont travailler dans la capitale, à 200 km de là. Provinciaux la nuit, parisiens le jour, ils sont de plus en plus nombreux quelques milliers pour l'instant à tenter de concilier épanouissement professionnel et qualité de vie. Ils ont fui Paris où les loyers sont trop chers et le quotidien trop stressant. A la SNCF, on les appelle les «navetteurs». Avec une pointe d'irritation dans la voix car ces néoruraux ont pris la fâcheuse habitude de se constituer en associations d'usagers pour dénoncer les hausses de tarifs. «Le tronçon Paris-Vendôme est le plus cher de France», affirme le sociologue Michel Godet, ex-Parisien délocalisé à Vendôme depuis treize ans. Et les prix ne risquent pas de baisser : Godet estime que le nombre de voyageurs croît de 8 % par an sur cette ligne.
«Convivialité TGV». A force de se fréquenter deux fois par jour dans le train, Vendômois et Tourangeaux ont développé un sens du contact que certains appellent la «convivialité TGV». Car c'est bien d'un TGV qu'il s'agit : 42 minutes «si tout va bien» pour rallier la gare de Vendôme, perdue au milieu des champs à 178 km de Paris. Et 20 minutes de plus pour arriver à Tours. Eric, lui, habite dans les environs de Vendôme. A 28 ans, il est journaliste spécialisé dans les affaires juridiques. Après quelques années passées dans la capitale «dans un petit app