La lumière d'ambiance baisse progressivement jusqu'à se muer en une constellation de points bleutés au plafond. Le fond musical est apaisant, les quelques spectateurs bien calés dans leurs sièges. La projection peut commencer. Des images brunâtres un peu abstraites défilent sur l'écran. «Regardez, c'est sa tête. Et voilà un pied et une jambe. Elle est drôlement musclée», s'anime Florence Samama, la réalisatrice. Nous ne sommes pas au cinéma mais dans le premier centre parisien d'«échographie artistique», qui vient d'ouvrir ses portes dans les beaux quartiers. Venu des Etats-Unis, le concept est arrivé en France via Avignon, où un centre (1) s'est monté il y a un an. Le concept ? Offrir aux futurs parents le premier film de leur enfant, tourné in utero avec un échographe ultramoderne en 3D, puis gravé sur DVD ou cassette vidéo. Un vrai court métrage. En moyenne, 30 à 45 minutes de rushes pour 15 minutes de film à 16 images/seconde. Prix : 150 euros, non remboursés par la Sécu évidemment.
Vraie bonne idée ou simple filon commercial ? Une chose est sûre, les promoteurs de l'«échographie artistique» souhaitent éviter toute confusion avec les ultrasons médicaux (lire ci-contre). Le salon de projection de Babyclip (2) n'évoque pas vraiment un cabinet médical. Hormis, bien sûr, la présence de l'échographe, petit bijou de technologie à 150 000 euros, frère jumeau de ceux utilisés pour le suivi prénatal. Par ailleurs, le «salon de projection» accueille volontiers du public : parents,