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Libération

Tony Blair met la pression sur les pochetrons

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Il édicte des mesures pour modérer l'ampleur des cuites du samedi soir.
publié le 29 mars 2004 à 23h58

Londres, de notre correspondant.

Ils traînent par centaines dans Oxford Street, coiffés d'un immense chapeau noir en forme de pinte de bière, don de la marque Guinness à ses clients. Jetés à la rue depuis la fermeture des pubs, certains se sont écroulés sur le trottoir, d'autres cherchent en titubant un point de chute plus confortable et tentent de convaincre le videur d'une boîte de nuit de les laisser entrer. Pas besoin d'être catholique et irlandais pour célébrer joyeusement la Saint-Patrick. Dans la très arrosée capitale du Royaume-Uni, toutes les occasions de lever le coude sont bonnes.

Eau gratuite. Le gouvernement de Tony Blair vient de partir en guerre contre la «mode de la bringue» qui, à chaque fête et week-end, s'empare du pays. Dans un rapport d'une centaine de pages, il a dévoilé le 15 mars une série de mesures pour «réduire les dommages liés à l'abus d'alcool en Angleterre». Il ne s'agit pour l'instant que d'un «nouveau code de conduite» proposé aux industriels, aux services de santé et aux autorités locales, mais qui pourrait donner lieu très vite à une loi s'il n'est pas suivi d'effet. Les bistrotiers sont poussés à baisser le prix des boissons non alcoolisées, offrir de l'eau gratuitement sans renâcler, aider les autorités locales à financer des moyens de transport nocturnes et à embaucher des agents de sécurité pour éviter les incidents lors de la fermeture. Brasseurs et distillateurs devront signaler les dangers de l'alcool pour la santé sur les étiquettes.