Au volant dans une petite rue à sens unique. Soudain, un vélo apparaît, roulant en sens inverse. Dangereux ? Pas du tout. Il suffit de ralentir un peu pour se croiser. Cette situation, devenue habituelle pour les cyclistes et les automobilistes strasbourgeois, reste taboue dans la majorité des villes. Pour sa semaine de campagne nationale qui s'achève ce dimanche, la Fédération française des usagers de la bicyclette (Fubicy) appelle donc à la «généralisation des contresens cyclables». Toute la semaine, des militants de ses 130 associations ont posé de faux panneaux en carton dans de nombreux centres-ville (voir ci-contre). Objectif : sensibiliser les citoyens et les pouvoirs publics à ce type d'aménagement. «A Strasbourg, 40 % des sens uniques sont autorisés à contresens pour les vélos. Après trois ans de mise en service, il y a eu moins d'accidents dans ces rues que dans les autres, explique Monique Giraud, présidente de la Fubicy. L'automobiliste voit mieux le cycliste lorsqu'il est en face de lui et, au moment du croisement, il ralentit, alors qu'il accélère lorsqu'il double un vélo roulant dans le même sens.» Non seulement le contresens cyclable contribue effectivement à modérer la vitesse des voitures en ville, mais il permet de promouvoir l'usage du vélo. «Les cyclistes peuvent prendre des raccourcis et éviter les gros axes de circulation», note la Fubicy.
Les aficionados de la petite reine ne sont pas les seuls à vanter les mérites du contresens : la députée UMP du Cal