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Libération

Les minicomptes dans le rouge font le beurre des banques

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publié le 10 avril 2004 à 0h11

Un beau matin, le compte passe légèrement dans le rouge, et les pénalités s'enchaînent dans un engrenage infernal. On appelle cela la tarification de «pénalisation» et elle plombe singulièrement les petits comptes et les gens fragiles. Appelons-le Julien. Tout est vrai dans cette histoire, sauf le prénom. Julien habite un village de Seine-etMarne, près de Fontainebleau. Il a 19 ans. Il aime les hamburgers et les DVD. Sans compter. Et, depuis peu, beaucoup moins les banquiers...

Début mars, sa banque, la Société générale, le rappelle brutalement à l'ordre par recommandé. Une lettre-type même pas signée le somme de rendre sa carte bancaire. Julien sait qu'il s'enfonce depuis quelques mois. D'ailleurs, il n'ouvre même plus ses relevés. Il revient du rendez-vous sonné. Son conseiller ­ c'est la première fois qu'ils se voient ­ vient de lui présenter la facture : 1 550 euros, à combler sur-le-champ. Et de lui proposer, bon prince, à lui, lycéen et sans le sou, un prêt du même montant sur plusieurs années.

Il y a toutefois un hic dans l'énorme note : sur 1 550 euros de découvert, elle comprend presque 800 euros de facturation pour «incidents de paiement». Bref, la moitié de la somme va tout droit dans la poche du banquier... A chaque fois que Julien sortait sa carte, notamment pour payer son McDo, la banque prenait en effet sa dîme: 7,70 euros par opération, à cause de son compte dans le rouge.

La banque est pourtant dans son tort jusqu'aux oreilles. D'abord, le compte de Julien, ouv