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Libération

Le tampon qui ne se jette jamais

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publié le 14 avril 2004 à 0h13

Quand les convertis au développement durable militent contre le tout-jetable, cela déborde sur des terrains inattendus. Après les sacs plastique et les lingettes, voici que les puristes s'attaquent à l'hygiène féminine. Pourquoi ? Celle-ci serait polluante et chère. Deux arguments de poids pour convaincre les femmes d'adopter un système inédit : le tampon lavable.

Le Keeper («gardeur») nous vient du Canada. Cette sorte d'entonnoir bouché en caoutchouc naturel débarque en France chez Actes Santé, une association de Laval «créée par des femmes pour une vie saine et naturelle». Combien de tampons achète-t-on au cours de sa vie ? C'est édifiant. En moyenne, une femme vit 432 syndromes menstruels. Et elle utilise plus de 15 000 tampons. Ce qui correspond à 150 kg de coton souillé. Sur le site américain qui vend le Keeper, on apprend que l'on jette 7 milliards de tampons et plus de 12 milliards de serviettes hygiéniques par an, uniquement en Amérique du Nord... Pour les ultras antigaspillage et antipollution, c'est intolérable. Alors elles adoptent le Keeper.

Moins d'allergies. Pour d'autres, c'est l'argument hygiénique qui prime. Les femmes particulièrement sensibles ou allergiques ont moins de risques d'infection qu'avec des serviettes ou des tampons. «Un tampon ou une serviette peuvent provoquer des chocs toxiques chez certaines personnes. Avec cette coupelle, il n'y a aucun frottement, c'est plus hygiénique», confirme le docteur Arnal-Schnebelen, gynécologue à Bordeaux.

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