Le menu est alléchant. «La cuisine de la cour de Louis XIV, des princes de la Renaissance italienne, des bourgeois parisiens du XIVe siècle, des califes de Bagdad du XIIe siècle...» Michèle Barrière, traiteure à l'ancienne, se charge de tout. Pour 10 à 20 euros par personne, elle propose d'«authentiques recettes anciennes». Sur un plateau, du pain glouton, à base de rognon haché, de la tourte aux espinoches comprenez des asperges , des biscuits secs savoureusement baptisés mostacholles. La table est dressée. Les convives ne demandent qu'à être étonnés. A chaque plat, Michèle Barrière annonce l'année. «1348, potage jaunet.» De la truite, du verjus, de la poudre d'amandes pilées. Une recette tirée du Ménager de Paris, «un traité d'économie domestique écrit par un bourgeois parisien qui venait d'épouser une jeune fille inexpérimentée». Le résultat ? «Assez exotique, presque des saveurs thaïes.» Suivent «1650, canard à la sauce douce», truffé sous la peau de massepain, pistaches, cannelle et autres citrons confits, et une crème de Hongrie millésimée Renaissance, d'un jaune-vert déroutant. Les convives sont ravis.
«Contre la bêtise». Dans les années 70, Michèle Barrière fréquente les cours du célèbre historien Jean-Louis Flandrin, à Vincennes. «C'était orgiaque. On mangeait, on buvait...» Plus tard, elle rejoint les séminaires du maître, à l'Ehess (Ecole des hautes études en sciences sociales), à Paris. Avec des recherches exigeantes et rigoureuses. Sur l'histo