Les plantes, Max (1), qui a grandi en forêt de Fontainebleau, les connaît depuis toujours. Toutes les plantes : «A 14 ans, j'ai semé mon premier pavot à opium... La police a fait une descente et mes parents m'ont mis à la porte.» Loin de se décourager, l'apprenti sorcier saute sur l'occasion lorsque, quelques années plus tard, il se voit proposer par un ami hollandais une plante alors en vogue : la Salvia divinorum, «sauge des devins». «Au début, je n'ai rien senti, se souvient-il. Mais j'ai réessayé. Sous toutes ses formes. Jusqu'à ce qu'un soir je finisse par sortir de mon corps. C'était très impressionnant. La Salvia n'est pas vraiment une drogue, plutôt une grille de compréhension. Tu as l'impression d'atteindre une forme d'harmonie.» Max a aujourd'hui 35 ans. Travaille dans l'informatique. Grâce à la Salvia, il a quasi abandonné l'alcool et le cannabis, qu'il consommait sans modération, mais fait pousser et goûte, avec prudence, toute sorte de plantes et décoctions aux noms et aux effets plus exotiques les uns que les autres : peyotl, iboga, Hawaïan Baby Woodrose, wild dagga, kava... «En ce moment, je cultive un ginseng à force de cheval.»
«Rude expérience». Surfant sur l'Internet et sur un intérêt croissant pour la spiritualité et les savoirs traditionnels, les «techniques archaïques de l'extase», selon l'expression de Mircea Eliade, reviennent à la mode en Occident. Depuis quelques années, la plupart des plantes «visionnaires», servant aux chamanes de