Il y a ceux chez qui la sensation permanente d'une plume agaçant le palais confine au supplice chinois ; ceux qui ne sortent plus de chez eux pour éviter larmoiement et nez en fontaine ; et même ceux qui sont prêts à déménager... Pour des millions de Français, la saison du «rhume des foins» rhinite pollinique en langage médical a bel et bien commencé, plus précoce et beaucoup plus forte qu'en 2003. Sans gravité mais handicapante, cette forme d'allergie est en augmentation, rançon notamment du réchauffement de la planète.
Yeux rouges et nez qui gratte
Ils apparaissent brutalement au cours d'une balade à la campagne ou en ville, ou même en restant chez soi. Ce sont des signes de rhinite (éternuements, nez qui gratte, qui coule, bouché) et/ou de conjonctivite (yeux rouges, qui picotent, gonflent, avec sensation de corps étranger). Ils entraînent parfois troubles du sommeil, difficultés de concentration, irritabilité... Chez 25 % des patients, un asthme est associé.
Plaisirs polliniques de saison
Equivalent des spermatozoïdes chez les plantes, les pollens sont des particules microscopiques qui contiennent de nombreuses protéines allergisantes. Transportés par les vents, ils peuvent parcourir des dizaines, voire des centaines de kilomètres. Et chaque saison a ses plaisirs polliniques (lire ci-contre). «Le frêne et le peuplier sont arrivés il y a un mois. Le bouleau et le platane, depuis une semaine. Les pollens de graminées [avoine, blé, maïs, ndlr] seront là entre le 15 et le 30