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Libération

En mal de mots et de lettres

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publié le 24 avril 2004 à 0h20

L'Insee a voulu savoir. Vraiment. Il y a une dizaine d'années, l'institut avait demandé à un échantillon de personnes habitant en France si elles éprouvaient des difficultés à lire le journal, à remplir un chèque, etc. L'Insee s'était alors contenté de se fier aux déclarations recueillies. Cette fois, l'étude «Information et vie quotidienne» a organisé ses propres tests dans dix régions de France. Résultat : 12 % des 18 - 65 ans ont le plus grand mal à lire et à écrire. Parmi ces 12 %, tous ne sont pas illettrés (environ 40 % d'entre eux). Mais tous rencontrent des difficultés de lecture, d'écriture ou de compréhension. Soit un taux deux fois plus élevé que celui recueilli lors des autoévaluations. Certaines personnes sous-estiment donc leurs difficultés, quand d'autres préfèrent les taire. 30 % des personnes interrogées par l'Insee ont d'ailleurs refusé de se soumettre aux questions. Parmi elles, un bon nombre de non-diplômés.

Le test se déroule avec un programme télé. Il s'agit de comprendre le résumé d'un film : «L'histoire que raconte ce film commence en juin 1995. A Montauban, dans leur belle demeure, Alain et Christine Bodar donnent une fête pour les 20 ans de leur fils Florent...», raconte le journal. Environ 5 % des personnes interrogées sont incapables de donner l'âge de Florent à l'issue de leur lecture.

La lecture à haute voix pose d'autres sortes de problèmes. Les mots simples et familiers comme «chat» sont lus sans souci par 87 % des personnes en difficulté. En re