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Libération

Les fumeurs fument, les non-fumeurs trinquent

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publié le 24 avril 2004 à 0h20

Fumer tue, vivre avec un fumeur aussi. Une étude néo-zélandaise publiée samedi par le British Medical Journal (BMJ) conclut à un «surcroît de mortalité de 15 %» chez des non-fumeurs exposés à leur domicile au tabagisme de leur entourage. Sans pour autant préciser la nature des pathologies. D'une envergure inédite, ce travail a consisté à étudier deux groupes d'adultes âgés de 45 à 74 ans, ayant été recensés en 1980 et 1996, et répondant aux critères suivants : chacun devait être «non fumeur», vivre dans un logement privé (hors de toute institution comme une prison ou un hôpital) et avoir détaillé le statut «tabagique» des autres personnes vivant sous le même toit. De quoi former deux échantillons : les non-fumeurs exposés chez eux au tabagisme passif et ceux qui ne l'étaient pas. Les chercheurs ont ensuite observé et comparé l'évolution de leur mortalité pendant les trois années suivant chaque recensement. Au total, plusieurs centaines de milliers de personnes ont été observées.

Résultat : «Parmi les adultes qui n'ont jamais fumé, nous avons trouvé une association significative entre l'exposition au tabagisme passif et la mortalité. Ce lien persiste quels que soient l'âge, l'origine ethnique, le statut marital et les catégories socioprofessionnelles», précisent Sarah Hill, professeure de santé publique à la Wellington School of Medecine, et Ichiro Kawachi, épidémiologiste à Harvard.

En confirmant donc le lien de causalité entre mortalité et tabagisme passif, souvent nié par le