Le plan d'épargne retraite populaire (Perp) est enfin sur les rails. Les décrets finalisant ce que certains baptisent sans doute un peu vite «les fonds de pension à la française» ont été publiés la semaine dernière. La Caisse d'épargne a dégainé la première et réussi le tour de force de sortir ses formules le jour de la parution des décrets. Les autres réseaux, comme le Crédit mutuel ou le Crédit agricole, vont suivre très vite. Les zones d'ombre autour d'un placement inédit ne sont pas pour autant levées. Et le produit est lesté de nombreuses contraintes et d'autant d'inconnues.
Un engagement à très long terme
Sitôt souscrit, le Perp lie l'épargnant quasiment à vie. Une aubaine pour les banques qui veulent fidéliser leurs clients. Mission impossible que de choisir aujourd'hui à coup sûr le bon gestionnaire et le bon produit. Les aléas sur une aussi longue période, comme le décès du souscripteur pendant la phase d'épargne ou le divorce du couple, ne font l'objet d'aucune disposition spécifique. Les Perp relèvent de trois grandes familles, modulées selon plusieurs variantes, selon que le capital est plus ou moins garanti ou la rente plus ou moins prévisible. Certes, on peut déplacer son Perp d'une banque ou d'un assureur à un autre. Mais il faudra choisir une nouvelle formule et surtout acquitter des frais de transfert. A la Caisse d'Epargne, cette «pénalité» se chiffre par exemple à 5 % du capital accumulé.
Pas de sortie en capital
C'est la grosse contrainte du Perp. L'épargne a